Usuki est une ville calme à première vue, mais qui a en réalité beaucoup à offrir à ses visiteurs. Vous aimerez passer une après-midi à vous promener dans l’ancienne ville châtelaine et vous plonger dans ce qu’elle a à vous offrir. Visitez le château, puis poursuivez dans ses méandres jusqu’à la rue commerçante pour enfin terminer dans le quartier samouraï historique. Le centre-ville compte aussi quelques résidences de samouraï ouvertes au public, telles les résidences Inaba et Marumo. Explorer à pied est plaisant, mais vous pouvez aussi considérer louer un vélo gratuitement à I’office de tourisme. Si vous avez assez d’énergie vous pouvez même emprunter la route jusqu’aux bouddhas de pierre d’Usuki à vélo au lieu de prendre le bus en ville.

Château d’Usuki

Que vous soyez mordus d’histoire ou non, aucune visite d’Usuki n’est complète sans un détour par les ruines du château. Ce château a été à l’origine construit au sommet de Niyuujima, une petite ile connectée à l’ile principale par un sentier de sable à marée basse. En effet, Usuki existe aujourd’hui principalement grâce à sa volonté de réhabiliter le terrain dans la région, avec le château trônant sur un plateau au centre de la ville.

La porte principale vers le château d’Usuki qui est située près de l’office de tourisme a été reconstruite en 2001. La tour de guet (Yagura) originale datant de l’ère Edo est toujours présente.

En regardant en direction du chemin emprunté, vous pourrez surement apercevoir des tuiles en céramique longeant le mur tout du long. La courbure des tuiles fait penser à un dragon de dos volant à travers le ciel. Est-ce que cela a une signification ? Probablement rien de vraiment spécial, mais cela reste néanmoins une représentation plutôt romantique.

Sur les terres du château, il y a un petit jardin, une réplique du canon historique « le destructeur de pays » utilise au 16e siècle, un terrain de baseball, et un temple du renard Inari. Le château se voit inondé d’une vague de fleurs de cerisiers au printemps, ce qui en fait un des meilleurs endroits pour célébrer Hanami (contemplation des fleurs) en ville.

Haccho-oji, rue commerçante

Le premier arrêt shopping obligatoire pour tout visiteur d’Usuki est Haccho-oji, une rue commerçante traditionnelle se trouvant proche du château d’Usuki et de l’office de tourisme. Kimonos, yukatas, confiseries japonaises, célèbres sauces soja d’Usuki, encens, et artisanat traditionnel, les boutiques sont un mélange éclectique de marchandises.

C’est une marche plaisante en direction de la rue historique Nioza. Une des meilleures boutiques d’Haccho-oji est Fujiya, un des deux magasins locaux de sauce soja sur la rue commençante. Les sauces soja d’Usuki sont fabuleuses, et en acheter quelques bouteilles est une très bonne idée. Cependant, ce pourquoi vous voulez vous y rendre est leur glace à l’italienne à la sauce soja. Elle est infusée au « katsuojoyu » ou sauce soja à la bonite à ventre rayé. Ne renoncez pas avant d’avoir essayé, ce n’est pas du tout salé ! C’est très dense et succulent, au gout de beurre avec un soupçon de soja umami qui s’affirme lentement pendant que vous dégustez votre cône de glace. Le parfum sauce soja saura vous rendre accro. Est-ce qu’on en remangerait ? Oui, mille fois. On voudrait même qu’ils en vendent à Tokyo !

Le deuxième magasin de sauce soja, Kani shoyu, vend de la glace à l’italienne gout miso. C’est tout autant intrigant et vaut la peine d’être essayé : une glace veloutée recouverte de biscuits miso, d’un caramel de sauce miso et une pincée de sauce miso. C’est une bombe de saveur umami !

La rue historique de Nioza

L’une des attractions principales de la ville d’Usuki est la rue historique de Nioza. Localisée en parallèle de Haccho-oji, c’est une rue étroite et sinueuse qui faisait partie des vieux quartiers samouraï de la ville. Avec ses bâtiments en pierres blanches très bien conservées, ses temples de bois et ses murs de pierre recouverts de mousse végétale, elle est comparable à d’autres rues pittoresques dans des villes telles que Dazaifu ou Kyoto, sans avoir à lutter contre les hordes de touristes. C’est parfait pour prendre des photos !

C’est aussi très amusant de se perdre dans le petit dédale de rues adjacentes autour de Nioza. Il y a quelques maisons abandonnées parmi les autres résidences, mais il y a beaucoup de détails charmants et autres petites trouvailles intéressantes dans cette partie d’Usuki. Par exemple, vous pourriez découvrir des choux en train de sécher au soleil, ou encore un temple proposant des services de rencontre pour les résidents locaux. Usuki a en effet un bon nombre de temples à visiter de l’intérieur ou de l’extérieur, dont certains avec de magnifiques gravures de bois et tuiles en céramique. Un de ces temples est le Zenshoji. Le bâtiment n’est pas si ancien, ayant été reconstruit il y a quelques années, mais vous y trouverez sur le sol de fabuleuses « onigawara » ou tuiles à visage de démon, ainsi qu’un ornement poisson et les tuiles dragon anciennes qui furent utilisées dans le temple précédent.

Au sommet de la rue historique de Nioza se trouve Seigetsu-an, le meilleur restaurant Shojin ryori (cuisine végétarienne de temple bouddhiste) de la région. Vous ne pouvez pas rater l’occasion d’y manger un repas si vous visitez Usuki ! Réservez en avance de votre visite.

Les bouddhas de pierre d’Usuki

Les statues bouddhistes ne sont pas vraiment rares au Japon, sauf si vous parlez de celles qui sont directement taillées sur de la pierre, appelées magaibu. La plupart des statues que l’on voit au Japon sont généralement faites en bois ou en métal en trois dimensions. Il y a de ce fait quelque chose de particulièrement grandiose dans ces statues de bouddha géantes qui émergent d’une falaise.

Une partie des bouddhas de pierre les plus connus du Japon se trouvent à Usuki. En effet, ce sont les seuls à avoir été choisis comme trésor national. Datant de la fin de l’ère Heian (794-1185), ils sont directement taillés sur la façade d’une falaise en roche volcanique, qui provient de l’éruption du Mont Aso datant d’il y a environ 90 000 ans. La roche volcanique molle ainsi que la lave ont permis d’effectuer un travail très précis sur les détails, mais ces caractéristiques ont aussi malheureusement contribué à une érosion rapide qui a nécessité des décennies de travail de restauration. Ces statues étaient à l’origine très colorées : la peinture s’est énormément estompée avec le temps, mais il reste toujours quelques pointes de couleur qui indiquent à quel point leur apparence originale était merveilleuse.

Il y a quatre groupes de bouddhas de pierre, tous localisés proches les uns des autres : des bouddhas, des bodhisattvas, des statues Jizo et des rois divins. Visiter les quatre groupes est une petite promenade d’une trentaine de minutes. Toutes les statues sont impressionnantes à voir, mais le plus exceptionnel est probablement le Dainichi Nyorai du groupe Furuzono. Sa tête se tenait devant le reste de son corps pendant des centaines d’années jusqu’à ce qu’elle soit finalement restaurée et placée au bon endroit en 1993.

On disait que ces statues étaient un moyen d’en apprendre plus au sujet du bouddhisme et de ce qu’il se passe après la mort. Considérez ces groupes de pierres taillées comme une sorte de parc d’attraction – un endroit pour divertir et édifier les locaux. Si vous avez déjà visite Haw Par villa à Singapour, vous saurez que ça vaut le détour.

Pour l’anecdote, l’enceinte autour des bouddhas est une addition assez récente. Vous pouvez demander aux résidents les plus âgés et tous vous diront qu’ils pouvaient grimper aux statues, jouer au ballon ou à cache-cache là-bas à l’époque. Ce n’est maintenant plus qu’un souvenir.

Remerciements à Muratabi Kyushu pour la rédaction de cet article.

Plus d’informations sur le site Sekibutsu (en français)

Crédits photos : Lin Judy, Scott Moore, Miss Sunalee, RachelH_ / Flickr

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