Ville tristement célèbre, Nagasaki évoque un passé tragique pour de nombreux visiteurs et un passage par le mémorial de la paix et le musée de la bombe atomique sont obligatoires. Toutefois la ville a bien plus de choses à offrir qu’il n’y parait !
Le Musée de la Bombe Atomique de Nagasaki plonge le visiteur dans l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire moderne. À travers une scénographie sobre et poignante, il retrace le 9 août 1945, le contexte du conflit, et les conséquences humaines, matérielles et sociales de l’explosion. Photographies, objets retrouvés après la déflagration, témoignages, installations sonores : tout concourt à faire ressentir la violence du moment et la résilience extraordinaire de ceux qui ont reconstruit la ville. Plus qu’un lieu de mémoire, le musée se veut un espace d’apprentissage et de réflexion, dédié à la paix et à la transmission, où chaque visiteur ressort avec une conscience plus profonde des enjeux humanitaires liés à la guerre et au nucléaire.
Longtemps cosmopolite, Nagasaki a accueilli des marchands étrangers alors que le pays était encore fermé aux échanges avec l’occident. La ville portuaire a donc joué un rôle non négligeable dans la diffusion de techniques et de produits occidentaux dans le pays.
Baladez-vous à Dejima, l’île artificielle qui fut la demeure des marchands venus du Portugal ou des Pays-Bas et goûtez au Castella, ce gâteau d’origine portugaise cher aux japonais. Dejima est l’un de ces lieux où l’histoire semble encore murmurer à chaque pas. Autrefois reliée à Nagasaki par un unique pont, l’île durant plus de deux siècles le seul point de contact officiel entre le Japon et l’Occident pendant la période d’isolement du sakoku. Les négociants hollandais y vivaient reclus, apportant avec eux idées, objets et connaissances qui allaient peu à peu influencer la culture japonaise. Aujourd’hui reconstituée avec soin, Dejima permet de traverser le temps : maisons de marchands, entrepôts, salles de réunion et jardins restituent l’atmosphère singulière de ce comptoir étranger. On y découvre une page fascinante de l’histoire japonaise, marquée par la curiosité, le contrôle strict des échanges et l’émergence d’un dialogue culturel qui, malgré les barrières, n’a jamais cessé d’exister.
Continuez votre visite par la magnifique église blanche Oura qui surplombe la ville dans le quartier du port où se trouvaient les résidences des riches commerçants étrangers. Avec son allée bordée de palmiers cette église également appelée « église des Vingt-Six-Martyrs » a été construite en 1853, peu de temps après la réouverture du pays. Classée au patrimoine mondial, est l’un des symboles les plus émouvants du christianisme au Japon. Construite par des missionnaires français au XIXᵉ siècle, elle témoigne de la présence discrète mais tenace des chrétiens japonais, longtemps contraints à la clandestinité. De style néo-gothique, baignée d’une lumière douce, l’église évoque autant la foi que la résilience d’une communauté qui a traversé des siècles de persécution pour continuer à pratiquer sa religion.
Vous n’êtes pas au bout de vos surprises avec la visite du jardin « Glover Garden » aménagé par un riche marchand écossais. Installé sur les hauteurs du quartier de Minami-Yamate, ce parc-musée rassemble d’anciennes résidences occidentales du XIXᵉ siècle, soigneusement préservées et entourées de jardins en terrasse.
On s’y promène entre vérandas blanches, salons d’époque et allées fleuries, tout en profitant d’une vue apaisante sur la baie. C’est un lieu qui raconte l’ouverture progressive de la ville au monde, et la rencontre entre architecture européenne et paysage japonais. Une ambiance paisible se dégage de cet endroit où l’on s’installe pour prendre un thé tout en scrutant les allées et venues des bateaux du port.
La journée se termine à Chinatown, le plus vieux quartier chinois du Japon, pour un repas aux influences sino-japonaises.
Héritage d’une longue histoire d’échanges commerciaux avec la Chine, le quartier déploie ses ruelles colorées, bordées de portes monumentales, de lanternes rouges et de façades décorées. On y découvre une ambiance animée, vivante du matin jusqu’au soir, portée par les restaurants de cuisine chinoise locale, les échoppes traditionnelles et les petites boutiques débordant d’objets, de douceurs et de souvenirs.
Ce Chinatown n’est pas seulement un décor pittoresque : c’est un lieu où se rencontrent cultures et histoires, témoignant de l’ouverture singulière de Nagasaki sur le monde.
Plat emblématique de Nagasaki, le champon reflète à lui seul l’histoire multiculturelle de la ville. Né dans les restaurants chinois du quartier de Shianbashi pour offrir un repas nourrissant et abordable aux étudiants venus du continent, il mêle généreusement nouilles épaisses, fruits de mer, légumes croquants et bouillon lacté parfumé. Le résultat est un plat réconfortant, coloré et profondément lié à l’identité locale. Savourer un Nagasaki champon, c’est goûter un concentré de traditions, d’influences et de convivialité, un symbole culinaire de l’ouverture qui caractérise la ville depuis des siècles.
Vous en voulez plus ? Rendez-vous sur l’île mystérieuse de Gunkanjima, au large de Nagasaki. Jusque dans les années 70, des mines de charbon étaient exploitées sur cette île. Après leur fermeture, Gunkanjima fut abandonnée par ses résidents, contraints à la quitter. Une ambiance post-apocalyptique et les fantômes du passé vous y attendent…
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